La Ferme de Courjumelle


(Immense ferme Solognote aujourd'hui disparue)
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Y'a point d'menteurs ! .....
Y'a bin queuques menteux !
Mais tout d'même, y'a des histoires qu'y racontent
et bin, à force, j'cré bin qu'a sont vraies.

Ce recueil non exhaustif de « menteries » prend ses sources dans la tradition orale de Sologne. Il est le fruit de récolte auprès des anciens, d'un travail collectif et de créations personnelles, arrangées, modifiées, déformées, mais au final...........

Comme aurait dit "Panse de Loup", C'est la vérité vraie !


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Les ras de charrue étaient tellement longs, que le maître charretier emmenait le casse croûte de midi pour manger au bout du champ, le ras durait une demi journée.




Les poules pondaient 4 à 5 œufs par jour. Queuques fois, Les coqs s'y mettaient aussi mais ne se faisaient pas voir.




Les taupes faisaient des taupinières de 5 à 6 m de haut. avec une peau, on a fait 2 manteaux pour la patronne de Courjumelle.




L'herbe était tellement grasse, les escargots devenaient tellement gros qu'il en fallait pas beaucoup pour faire une douzaine.




II avait gelé si fort que les canards avaient les pattes prises dans l'étang, on les a fauchés.




Y faisait si froid cette année là que dans la casse, la soupe était liquide du côté des flammes et gelée de l'autre côté .




En prévision des grands froids, les fermiers rentraient la mare sous la grange pour pas qu'elle gèle




Cette année là, on a enterré le grand père, il s'était fait incinérer (c'était une innovation pour l'époque), la côte du cimetière était tellement verglacée, ils ont mis les cendres du grand père par terre pour pouvoir monter jusqu'au cimetière avec le corbillard.




Le patron qui était accusé de braconne par les Saint Hubert, se fait prendre un jour au bord d'un étang en train de plumer 2 canards. Il les jette bien vite dans l'eau et dit au garde : " j'braconne pas, les canards, y s'baignent et moi, j'garde leurs affaires ".




La grande gerbière était tirée par 5 chevaux à la queue leu leu, la petite grise en tête n'avait qu'à tourner la tête pour manger une gueulée de foin. Quand elle passait dans le bourg, elle fermait tous les contrevents (volets).




Les sapins étaient énormes. Dans l'un d'eux, on a fait la charpente de l'église. Avec le reste des branches, on a chauffé tout le bourg pendant 6 mois.




Pour couper ces arbres là, on mettait 3 passes-partout l'un au bout de l'autre. Le trait de scie durait une journée, les scieurs ne se voyaient même pas.




Le petit berger en arrivant à la ferme croyait qu'il neigeait au mois d'Août mais, c'était la patronne qui plumait des canards.




Avec un cochon on faisait bien plusieurs poinçons de rillettes.
Quand on en mangeait au casse croûte, un employé montait dans le poinçon et servait avec une fourche à cailloux. Un autre étalait la rillette sur les tranches de pain avec une faux




Un chartier était tombé du grenier avec des charentaises neuves, il rebondissait, il rebondissait, y s'arrêtait pas! on a été forcé de lui donner un coup de fusil pour ne pas qu'il ne meure pas de faim.




Le vacher qui mangeait tous les 3 à 4 jours, un jour ils l'ont oublié. Pour se racheter, ils lui ont apporté un tombereau de fromage blanc, il est tombé dedans, on ne l'a pas retrouvé.




A la quête du mariage du bas enfant de Monsieur le marquis, il y avait tellement de beau monde que la quête était conséquente. Des ouvriers de la ferme ont mis les billets en botte et triés les pièces au crible avec des fourches à cailloux.




Le puits était tellement profond que le gamin de 2 ans tombé dedans est mort de vieillesse avant de se noyer.




Pour tout ce monde, on faisait beaucoup de café. Le percolateur ressemblait à une machine à vapeur et, on gardait le marc pour empierrer les chemins.




Au moment des labours, il n'y avait jamais assez de chevaux alors, on mettait les dindons en charrue. Ils étaient tellement forts qu'ils cassaient des mansains et tordaient les socs.




Les betteraves poussaient à vu d'oeil. On les entendait pousser.




Ces betteraves étaient tellement grosses, on était obligé de fendre la gueule des vaches pour leur faire manger.




Les vaches étaient tellement belles, par grand soif, elles buvaient une mare de 2 à 3 hectares d'une gueulée.




Certains jours de grande sécheresse, les vaches faisaient du lait en poudre.




Quand l'herbe était bin grasse, le lait des vaches était tellement bon que les livres de beurre faisaient quadiment un kilo




Les choux-vache faisaient 5 à 6 m de haut.




On avait perdu une grande truie depuis plusieurs mois, on l'a retrouvée à la récolte des citrouilles, elle avait fait ses petits dans une citrouille et ils s'étaient nourris avec les pépins.




Avec un pépin de cette citrouille, on faisait une paire de sabots.







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sur les menteries